Lundi 06 janvier 2014
A midi on voit
sur la route de Bocaranga le mouvement des gens. Les Anti-balaka sont proche de
la ville et ils vont attaquer. Les rumeurs circulent vite. Ils sont à peine 10
km de la ville. Exodus commence. Valises, bassins, sacs de nourriture, nattes
sur les têtes des femmes et des enfants. Fuite en brousse. Là où on peut passer
la prochaine nuit, peut-être la prochaine semaine. Vers 14h00 je monte la moto
et j’avance vers un village 5 km de Bocaranga, vers les Anti-balaka. Quelque
petits village vides, pas des gens, même pas de cabris. A la barrière quelques
ex-Seleka bien armés et plusieurs Mbororos
avec des arcs et des machettes. Trois parmi eux ils avaient les armes de
fabrication locale. Ils attendent l’arrivée des assaillants. Je repars vers
Bocaranga. Sur la route des centaines des femmes avec des enfants en fuite. Sur
leurs visages – peur. A Bocaranga je rencontre une femme du comité pour la
consolidation de la paix en RCA. On envisage une sortie à la rencontre des
Anti-balaka dans leur village. En ville panique, les gens quittent leurs
concessions pour se cacher hors de la ville. Sur les motos des ex-Seleka
commencent des patrouilles en ville. Incertitude.
Dans la
nuit un accident. Une arme au village fait une explosion. Un jeune de Gbadok (5
km de Bocaranga) grièvement blessé. Vers minuit rend son âme, il est décédé. Voilà
une nouvelle victime de l’arme.
La
nuit « tranquille », vers 19h00 silence absolue règne. On attend. La nuit
« tranquille ».
Mardi 07 janvier 2014.
Matin notre
départ. On part par le village Gbadok (5 km de Bocaranga). Trois maisons en
paille sont en feu. La suite de la mort d’un jeune de cette nuit. On parle avec
quelques Mborosros qui sont sur place. Ils ne savent pas quoi faire. Devant nous
la route. Maintenant presque impraticable, heureusement c’est la saison sèche. Je
ne veux pas l’imaginer pendant la saison pluvieuse. Notre but est village Ngoutere 45 km de
Bocaranga l’axe vers Bozoum. Ce village a été brule pendant les évènements du
07 décembre 2013. Il a y presque 20 ponts à passer, en totalité détruits,
depuis plusieurs année jamais réparés, dévastés ou par les gros camions, ou par
des voyous. Apres 1h00 de voyage off-road, après avoir fait 20 km sur la route
on rencontre des centaines des hommes armés. Les Anti. Ils sont en route vers
Bocaranga Après les salutations nous leur proposons une rencontre. Ils
acceptent. On est content. Nous avançons avec notre véhicule, eux à pied. On se
retrouve en village sous le manguier. Ils sont de plus en plus nombreux. Chacun
porte un carabin de fabrication artisanale, de chasse, certains des arcs ou des
machettes. On discute, on échange des idées. Raz de bol – colère, ça suffit d’être
humilier devant nos femmes de nos enfantes par des hommes en tenus militaire
(les ex Seleka), d’être traiter comme des animaux sur les routes, aux champs ou
au marché. Lueur raisonnement est juste. Ils veulent finir une fois pour
toutes. Attaquer des Seleka, peut-être se faire tuer, mais avec la dignité. Apres
2 h des discussions on tire des conclusions. Eux, ils décident poser des armes.
Ils veulent retourner dans leurs villages avec leurs femmes et leurs enfants. Ils
souhaitent la vie tranquille et paisible. Travaux champêtre, marcher, libre
circulation, échange commercial, accès au dispensaire et aux médicaments. Ils
demandent de rencontrer le colonel de la base des ex Seleka de Bocaranga. Ils
citent des multiples exactions commises par les ex Selleka (requêtes auprès des
gens pendant les jours de marché, arrestation arbitraires, tortures, vols des
motos, etc.). La liste est longue. Ils nous parlent des Mbororos biens armés
qui sèment la terreur aux champs des villageois. Ils veulent qu’ils soient eux
aussi désarmés. On se sépare en paix et on repart vers Bocaranga. A la base des
ex Seleka à Bocaranga on rencontre le
colonel. On parle des faits de ce jour. Lui aussi tiens à apaiser la situation.
Merci. Le soleil prêt à se coucher, nouveau exodus de la population vers la
brousse, mais la soirée semble plus tranquille.
La
nuit « tranquille », vers 19h00 silence TOUJOURS absolu règne. On attend. La nuit « tranquille ».
une
jeune maman avec son bébé de 9 mois - quel avenir ...?
Mercredi 08 janvier 2014
Ce matin on
apprend que 25 km de Bocaranga, vers le chantier de l’or, certains individus
ont attaquée des Mbororos (éleveurs des bœufs), certains ont été blessés, et
leurs 4 vaches tuées. Qui et pourquoi ? Pas de réponses. La voix circule
que ce sont les Anti-balaka qui règnent dans ce coin. Certain parlent de simples
bandits et voyous. Les négociations ont abouties à quelque chose? Qui sait?
Dans quelques jours on va partir sur cette piste encore. Et encore….
Et cette
nuit, elle sera tranquille ou « tranquille »
avec un silence absolu ?
Robert
I suspect the UN is complicit with Seleka. God Bless the Anti-Balaka....and call them to just principles of war only.
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